Et si les élus communautaires changeaient de discours ?
Et de projet pour la zac du Rivel ?
Le 19 août dernier, nous annoncions une petite victoire : la Cour de Cassation venait de remettre en cause le montant des indemnités versées à la famille Boudières, les agriculteurs expropriés de la zone du Rivel ! Le 26 août, le Sicoval répondait dans la Dépêche du Midi, avec une interprétation du jugement très différente de la nôtre… Nous décryptons ici leur trois arguments principaux :
1/ Le Sicoval dit que « les indemnités ont été versées aux consorts Boudières et [que] ceux-ci les ont bien perçues ». C’est une demi vérité : le Sicoval a bien versé l’argent, sans quoi il n’aurait jamais pu débuter les travaux. Mais cet argent est consigné, et les Boudières ne l’ont donc pas touché.
2/ Le Sicoval dit que « les indemnités fixées par le juge des expropriations correspondent à un montant global de 1,6 millions d’euros pour 18 hectares ». La somme est exacte, et c’est une grosse somme… Néanmoins, la famille Boudières démontre, et la cour de Cassation confirme, que ce prix a été fixé selon une méthode qui n’est pas conforme à la loi.
Ce que le Sicoval insinue, en réalité, c’est que les Boudières devraient s’estimer heureux de toucher le pactole, et laisser la place sans faire d’histoire. Mais si tout ça n’était en réalité pas qu’une histoire d’argent ? Ce que veulent les Boudières, fondamentalement, ce n’est pas plus d’agent, mais de pouvoir continuer à exploiter leurs terres : ils ne veulent tout simplement pas partir ! Et ce que la famille Boudières attend de la justice, en réalité, ce n’est pas qu’elle fixe correctement le montant des indemnités d’expropriation, mais qu’elle juge sur le fond et casse la Déclaration d’Utilité Publique, le permis de construire de la ZAC du Rivel. Cette procédure judiciaire est toujours en cours.
2/ Le Sicoval dit que « de manière fausse, le communiqué fait valoir que les terres appartiennent à nouveau à la famille Boudières ». Le Sicoval considère que les travaux peuvent continuer comme si de rien était. C’est une interprétation du jugement de la cour. Mais ça n’est pas celle défendue par l’avocat de la famille Boudières qui vient d’inviter « le Sicoval à arrêter les travaux en cours et à libérer les propriétés Boudières actuellement occupées après remise en état des lieux afin que Monsieur Georges Boudières puisse continuer leur exploitation ».
On se doute que tout ça va se régler une fois de plus devant les tribunaux. On se doute qu’il faudra des mois, encore une fois, avant qu’une décision soit prise. On peut même penser que certains espèrent que les travaux seront alors trop avancés pour qu’il soit possible de revenir en arrière. Ou bien…
Ou bien les élus communautaires pourraient saisir cette décision de justice comme une occasion d’infléchir le projet. Comme le Sicoval le reconnaît lui-même, la commercialisation de la ZAC n’a pas encore commencé : aucune entreprise ne s’est pour l’instant signalée ; l’usine géante de fabrication de panneaux photovoltaïques que Jacques Oberti aurait bien aimé voir s’installer chez nous est finalement partie à Fos-sur-Mer. Il est donc encore possible d’arrêter le massacre et de développer autour du Rivel un autre projet. Un projet agricole où l’activité de la famille Boudières aurait toute sa place. Un projet qui permettrait de produire la nourriture nécessaire aux écoles de nos villages.
Un projet qui tournerait le dos au modèle de développement économique qui, depuis des décennies, saccage notre planète.
Pour tout contact : contact@nonzacdurivel.eu