Suite à une rencontre dans le cadre de l’AtEcoPol (Ateliers d’Écologie Politique)*, les étudiant.es de Master 1 TRENT (Transition Environnementale dans les Territoires) de l’Université Jean Jaurès, avec leurs enseignant.es, ont choisi comme terrain d’étude l’aménagement de la ZAC du Rivel. Des membres du collectif « Non à la Zac du Rivel » ont suivi ce travail entre janvier et mars 2024.
Après une visite du terrain, un groupe de travail s’est attelé à un diagnostic du territoire en consultant les données du Sicoval, de bureaux d’études sollicités par ce dernier, de l’Insee et de différents organismes scientifiques. Une demande de contact direct a été faite au Sicoval, mais est restée sans réponse. Un autre groupe a fait des recherches sur des aménagements similaires dans d’autres régions et les oppositions éventuelles à ces projets. Un groupe enfin a travaillé sur d’autres alternatives possibles sur cette zone en mettant en place différents outils de consultation de la population : entretiens ouverts avec les habitant.es sur le marché de Baziège, dépôt de boîtes à idées chez les commerçants, questionnaire en ligne…
La validation de tout ce travail de recherche devait se faire sous forme de restitution orale et les étudiant.es ont décidé qu’elle serait publique, avec invitation des élu.es et des habitant.es du Sicoval. Un jeu collaboratif a été créé pour permettre à qui le voulait d’échanger et de débattre sur l’aménagement du territoire, avec plateaux de jeu représentant la zone du Rivel et des cartes thématiques à placer : états des lieux, potentiels, scénarios. Les étudiant.es ont édité un flyer d’annonce et l’ont envoyé aux élu.es pour invitation. Le collectif contre la ZAC du Rivel l’a relayé auprès de ses contacts, médias compris.
Rendez-vous était donné le vendredi 29 mars à 18h à la salle Ginette Forgue à Castanet.
Le 18 mars, les enseignant.es reçoivent un mail du Directeur de la transition écologique et des mobilités du Sicoval qui fait la confusion entre ce travail des master 1 et celui d’un autre groupe d’étudiant.es en master 2 qu’il avait rencontré en 2023. Il s’offusque de ne pas avoir été informé en amont de cette restitution publique. Ce même jour, les étudiant.es reçoivent aussi un mail de cette même personne…
Le 25 mars, il semble qu’une rencontre en visio ait eu lieu entre le représentant du Sicoval, un enseignant et des étudiant.es qui en sont sorti.es déstabilisé.es et choqué.es. L’expression « c’était violent » est prononcée par une d’entre elles.
Le 27 mars, les étudiant.es annoncent l’annulation de la réunion publique dans un court communiqué : « À Toulouse, le 27 mars 2024,
Les étudiants du master 1 TRENT (Transitions environnementales dans les territoires, Université Jean Jaurès) sont au regret de vous annoncer l’annulation de la réunion publique du 29 mars 2024 prévue à 18h à Castanet-Tolosan. En effet, nous estimons que les conditions ne sont pas optimales pour engendrer un débat serein autour des futurs aménagements de la ZAC du Rivel, ce que nous regrettons.
Les M1 TRENT ».
Le Sicoval a eu gain de cause : pas d’échanges et de confrontation de points de vue sur l’aménagement de la ZAC du Rivel qui ne soit pas sous son contrôle. L’indépendance de la recherche universitaire est mise à mal. Et le débat démocratique tout autant.
* L’Atelier d’écologie politique (Atécopol) participe, depuis son lancement à l’automne 2018 à Toulouse, à la construction d’une communauté pluridisciplinaire de scientifiques travaillant ou réfléchissant aux multiples aspects liés aux bouleversements écologiques.