C’est à leur initiative que cette rencontre a eu lieu. Parti.es à vélo de Montpellier pour rejoindre Brest, l’agricool’tour, organisé par l’association le relais jeunes, a fait le choix de faire escale à Baziège.
Leur message était clair et enthousiasmant : « nous vous contactons dans le cadre du Relais jeunes, une association effectuant des périples à vélo sur des sujets écologiques, sociaux et de démocratie. Cette année, nous effectuons un périple de Montpellier à Brest sur la thématique de la transition des systèmes agricoles et alimentaires en France. (…) Nous serions une quarantaine de jeunes souhaitant en apprendre sur la lutte contre le ZAC du Rivel et potentiellement vous soutenir dans des actions en journée le 25 Juin. »
Sans hésiter, nous avons répondu présent.es pour cette rencontre.
L’accueil s’est fait tout près du lieu de la future ZAC du Rivel. Nous avons expliqué ce projet porté par le Sicoval et pourquoi notre collectif se mobilise pour le maintien des terres agricoles et la préservation de la biodiversité.
Nous nous sommes ensuite déplacé.es vers le rond-point, future porte d’entrée de cette zone d’activités, pour l’instant au point mort. Drapeaux, banderoles et slogans ont attiré l’attention des automobilistes. Si certain.es ont manifesté leur soutien par des pouces levés ou des coups de klaxons festifs, d’autres ont visiblement moins apprécié. On en veut pour preuve un courageux appel (anonyme ?) à la gendarmerie, sans autre conséquence qu’un échange courtois avec la brigade arrivée sur les lieux quand nous repartions.
La rencontre s’est poursuivie à l’Ilôperroquet, lieu de vie situé à l’entrée sud du village, pour aborder avec nos hôtes une autre nuisance environnementale qui nous mobilise : la présence d’une plateforme logistique. Plateforme qui engendre jour et nuit un balai incessant de camions venant de toute l’Europe : bruit des moteurs et des camions frigorifiques, lumière nocturne qui éclaire les quais de chargement et déchargement, pollution atmosphérique… Tout ça pour livrer, entre autres, des produits alimentaires qui pourraient être produits sur place. Une expertise judiciaire a reconnu que cette plateforme ne respecte pas les normes environnementales… Mais pour l’instant rien ne change… Ce système économique de production et de distribution des marchandises est pourtant dévastateur pour la planète. D’autres choix sont possibles. Encore faut-il le courage politique pour s’y mettre…
Toutes ces questions ont fait écho au thème porté cette année par l’agricolo’tour. : « En 2025, le relais jeunes se mobilise autour de la thématique de l’agriculture et de l’alimentation. Ces derniers mois ont vu une médiatisation massive des enjeux agricoles en France, souvent présentés en opposition avec les enjeux écologiques ». Ceci avec un focus spécifique sur la SSA, sécurité sociale de l’alimentation, qui se met peu à peu en place dans différentes régions. Des réflexions partagées avec une jeune agricultrice installée en bio à Trébons et un représentant de Baz’Pla, épicerie bio et locale qui a ouvert sa porte il y a 10 ans à Baziège. L’une comme l’autre se sont montré.es très intéressé.es par ce type d’initiative et les perspectives qu’elles ouvrent pour des producteurs et des distributeurs soucieux de l’environnement, mais aussi de la question sociale. Bien manger doit être un droit pour toutes et tous.
On ne dira jamais assez que l’écologie est aussi une question sociale… Et vice versa !
